En août 2004, la rencontre entre l'acteur américain représentant de la Scientologie et Nicolas Sarkozy, alors ministre des finances, avait fait tiquer. Les associations anti-sectes ont protesté contre cette reconnaissance symbolique qui ne dit pas son nom. Mais l'entourage de Nicolas Sarkozy avait défendu l'entrevue en jurant qu'il n'avait été question que de «Cinéma et relations franco-américaines.»

Depuis, les spécialistes du discours sectaire, qui connaissent la force de lobbying exerçée par la Scientologie sur le parlement français, auprès de qui elle espéère se faire reconnaître comme "nouveau mouvement religieux" et sortir de la liste noire sur laquelle la mise la commission Vivien, ont tiqué en lisant le livre du ministre : "La République, les religions, la République, l'espérance". Son dernier chapitre porte en effet sur les sectes, envers qui Nicolas Sarkozy se montre clément. Il invite même à la reconnaissance des "nouveaux mouvements spirituels". On savait que l'homme aimait le modèle anglo-saxon, en économie comme en matière de laïcité, mais tout de même, voilà une déclaration d'intentation qui ravie forcément la scientologie et l'ami Tom Cruise. Mais puisqu'ils n'ont parlé que de cinéma...

Pardon. Dans une conférence de presse donnée vendredi matin à Paris, l'acteur a contredit le ministre de l'Intérieur sur leur rencontre du 30 août. «Nous avons parlé de tout, de scientologie, de cinéma, de vie familiale», a déclaré l'Américain en évoquant son passage éclair à Bercy. «Je suis très fier d'être scientologue, c'est ma philosophie religieuse, cela fait vingt ans que je le suis et cela m'a aidé de nombreuses fois», a réaffirmé sans complexe l'acteur qui a reçu la médaille du citoyen d'honneur de la ville des mains du maire Jean-Claude Gaudin (UMP), spécialiste du clientélisme religieux.

«Tom Cruise est le plus prosélyte des membres de l'Eglise de scientologie», rappelle la députée socialiste Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi, association de défense des victimes de sectes). «Il tente de la légitimer à toutes ses apparitions.» Ce qui rend assez inquiétant ses nombreuses amitiés politiques.

Une inquiétude relayée par Gilles Wallon dans Libération : "La «sortie» cruisienne de vendredi matin rappelle aussi la piste évoquée il y a deux semaines par l'émission de Canal + 90 Minutes. Pour celle-ci, le premier passage à l'Intérieur de Nicolas Sarkozy s'était distingué par une baisse de la surveillance des actions de l'Eglisede scientologie, allant même jusqu'à la mise à l'écart d'un policier chargé du dossier . Une accusation que l'entourage du ministre a toujours formellement démenti
Caroline Fourest
Le délire de ron Hubbard
Le Los Angeles Times rapporte[32] que L. Ron. Hubbard a écrit qu’il y a 75 millions d'années notre univers fut organisé en une Confédération galactique de 76 planètes, dirigée par le tout-puissant seigneur galactique Xenu. Xenu aurait fait expédier sur Terre par fusées - ressemblant à des DC-8 - les 13,5 trillions d'habitants, les aurait mis dans des volcans, aurait fait exploser d'énormes bombes H et aurait ensuite soudé ensemble ces âmes désincarnées, qu'il appelle des « thétans de corps ». Les humains ne seraient donc pas seuls dans leur corps mais seraient composés d'eux-mêmes et de milliers de ces âmes parasites. Par ailleurs, il faut environ 200 000 euros pour apprendre à se débarrasser de ces « thétans de corps »[33]. Naturellement, les personnes qui croient à cette cosmogonie sans être des adeptes de la scientologie sont très rares.